La 15e édition de la Biennale d’art contemporain sur le thème de « Là où les eaux se mêlent » qui débute le 18 septembre à Lyon propose une balade dans des paysages biologiques, économiques et cosmogoniques. Elle se fait ainsi le témoin des relations mouvantes entre les êtres humains, les autres espèces du vivant, le règne du minéral, les artefacts technologiques et des histoires qui les unissent.
C’est un nouveau départ et pour la quinzième édition, la Biennale d’art contemporain affiche de belles ambitions. Elle s’installe en long, en large et en travers sur Lyon et sa métropole mais aussi dans la région Rhône-Alpes dans des lieux inédits, de nombreux espaces extérieurs, au sein des quartiers et dans des sites régionaux remarquables.
La Biennale déploie ses ailes sur un large territoire grâce à l’énergie d’Isabelle Bertolotti, Directrice du MacLyon et Directrice artistique de la 15e édition et de huit curateurs* du Palais de Tokyo.
Cette équipe a parcouru le monde avec l’idée de favoriser des projets inédits.
Ils ont retenu plus d’une cinquantaine d’artistes de toutes générations et de tous continents dont plus de la moitié habitent en Europe et un tiers en France avec une parité homme/femme .
C’est bien le monde entier qui sera représenté à Lyon autour de cinq pôles de création.
Alors suivez les flèches :
L’exposition internationale investit le Maclyon et les 29000 m2 de friches industrielles des Usines Fagor à Gerland ainsi que la Presqu’île et le parking des Cordeliers.
Veduta met en connexion douze territoires de la métropole lyonnaise et favorise ainsi le contact direct des artistes avec les habitants.
La jeune création internationale s’insère cette année encore dans le volet consacré aux artistes émergents locaux et internationaux qui se tient à l’Institut d’art contemporain à Villeurbanne.
Les expositions associées se répartissent dans huit lieux comme le couvent de la Tourette, la fondation Bullukian, le musée des beaux-arts ou la halle des bouchers…
Résonance réunira 150 projets portés par des collectifs d’artistes, d’écoles d’art et d’architecture, galeries et institutions culturelles de la région.
En écho à la géographie même de Lyon, « Là où les eaux se mêlent » est le titre , emprunté à un poème de Raymond Carver, de la 15e Biennale.
Elle s’installe pour la première fois outre le Maclyon et de nombreux lieux associés dans les halles désertées des anciennes Usines Fagor à Gerland .
Cet espace en jachère donne l’esprit de cette édition. Les vestiges de l’ancien monde industriel côtoieront les promesses d’un avenir incertain. Il sera le théâtre d’un système d’échanges politiques, poétiques, esthétiques et écologiques.
Au regard des très nombreux artistes présents cette année à Lyon, la Biennale d’art contemporain s’annonce comme le temps fort de la création artistique de cette fin d’année 2019 et il était temps à Lyon… au regard d’une année maigre en expositions à l’exception de la rétrospective Bernar Venet au Musée d’art contemporain de Lyon.
Dés septembre et jusqu’au dimanche 5 janvier, il suffira de cocher le riche programme selon vos envies, votre curiosité, vos désirs les lieux où les artistes ont installé leurs oeuvres.
Un véritable paysage artistique va pousser pour quatre mois, fertile et ouvert pour de belles promenades dans l’imaginaire des créateurs… au lieu précis où “ là où les eaux se mêlent”.
Rémi Grandjacques
Info pratique : pour consulter le programme et les lieux d’expositions : www.biennaledelyon.com
*curateur : le mot vient de l’anglais to cure qui dérive lui-même du latin curare “ prendre soin “. Il désigne désormais l’action de bâtir une exposition en dehors des chemins battus pour le curateur de repérer et de propulser de jeunes artistes.
NOUVEAU LIEU: USINES FAGOR
Ancien fleuron de l’industrie au cœur de l’histoire ouvrière lyonnaise, l’usine d’électroménager Fagor-Brandt, située dans le quartier de Gerland à Lyon, s’étendait sur un site de 4,5 hectares (110 000 m² dont 73 000 m² de bâtiments couverts), aujourd’hui partiellement en réhabilitation. Si, au début des années 1980, l’usine employait encore 1800 ouvriers, ils n’étaient plus qu’un peu moins de 400 dans les années 2000. La production a été progressivement délocalisée à partir de 2005 et l’usine a été revendue à SITL, puis à Cenntro Motors en 2010. Alors que s’entamait sa reconversion dans la production de voitures électriques, l’usine a périclité jusqu’à sa fermeture en 2015. Le site, actuellement en friche sur 29 000 m2, accueille désormais des événements culturels tels que les Nuits Sonores depuis 2017.