Le nouveau sondage Elabe, diffusé ce mercredi sur BFMTV, montre qu’une large proportion de la population française entend bien aller voter aux prochaines municipales. Il indique aussi qu’une moitié de l’électorat imagine son futur maire en dehors de tout appareil politique défini.
C’est peu dire que les familles politiques fermement identifiées, qu’elles assument encore le nom de « partis » ou revendiquent la nuance « mouvement », n’ont plus vraiment la cote. Selon le nouveau sondage « L’Opinion en direct » piloté par l’institut Elabe diffusé ce mercredi par BFM, il apparaît que 51% des Français veulent voir un maire sans étiquette à la tête de leur commune à l’issue des municipales de mars.
Sans appartenance
Cette considération est majoritaire (soit relativement, c’est-à-dire qu’elle s’arroge la part la plus importante de l’électorat, soit de manière absolue) dans toutes les catégories socioprofessionnelles, d’âge, de taille des villes. Les plus de 50 ans sont parmi les plus enthousiastes à l’idée d’un maire non-aligné, plébiscitant cette solution avec un taux de 56%, et les habitants de communes rurales, avec un score de 63%.
Par ailleurs, 10% des Français veulent un maire estampillé Europe Ecologie-Les Verts, 10% un édile appartenant au Rassemblement national, 9% un élu Les Républicains. Dans un autre ensemble, 6% désirent que le prochain chef de leur conseil municipal provienne des rangs de La République en marche, tandis qu’ils sont respectivement 5 et 4% à vouloir que ce personnage ait sa carte au Parti socialiste ou à la France insoumise. Il faut noter qu’au sein des gens ayant voté pour Emmanuel Macron lors du premier tour de la présidentielle de 2017, ils sont plus nombreux (45%) à souhaiter un maire sans étiquette plutôt qu’un représentant de LaREM (26%).
Si l’écart est particulièrement marqué ici, cette tendance à attendre une personnalité n’appartenant pas à son univers politique se lit dans tous les électorats, à l’exception de celui composé par les sympathisants de François Fillon lors du dernier scrutin visant à élire le patron de l’exécutif. Ceux-ci sont 41% à vouloir d’un maire LR plutôt qu’un élu sans étiquette (35%).
66% des Français comptent aller voter
La méfiance est peut-être à l’ordre du jour concernant les labels, mais pas à l’encontre des municipales. 66% des sondés sont certains, ou pensent sérieusement, aller voter. A l’intérieur de cet ensemble, 44% des Français n’ont aucun doute sur leur fréquentation prochaine du bureau de vote.
Dans ce domaine, le seul contraste n’est ni politique, ni social. Il tient à l’âge: quand 82% des plus de 65 ans sont sûrs ou peu s’en faut de mettre un bulletin dans l’urne au printemps, ils ne sont que 43% parmi les moins de 25 ans.
Comment les Français feront-ils leur choix? 86% des Français prendront en considération les programmes et les propositions des candidats. 82% réfléchiront à la personnalité de ces derniers. Ils seront encore 80% à faire le bilan de l’équipe actuellement aux commandes de leur commune. En revanche, à 54%, ils assurent qu’ils ne tiendront pas compte de l’appartenance politique.
Ni soutien ni opposition
En toute logique, les citoyens disent s’apprêter à privilégier les considérations locales sur les thématiques nationales. Pour 58% d’entre eux, il s’agira en effet de répondre à des questions locales quand 35% y voient un enjeu aussi national que local. En revanche, seuls 6% des personnes interrogées (malgré un pic à 13% en agglomération parisienne) donnent la première place à la politique nationale dans ces circonstances.
Ce sont les plus de 50 ans, avec des statistiques balançant entre 63% et 67%, les habitants des zones rurales, avec 67%, et les électeurs d’Emmanuel Macron au premier tour de la dernière présidentielle qui veulent faire de ce rendez-vous celui de la commune et de ses environs avant tout.
Pour Emmanuel Macron et sa majorité, le pire n’est pas encore sûr, le vote sanction non plus. 67% des Français déclarent qu’ils ne comptent se servir des municipales ni pour soutenir ni pour s’opposer à l’exécutif. Toutefois, 26% des Français y voient la tribune de leur opposition au gouvernement. Cette conception est particulièrement partagée chez les catégories populaires, à hauteur de 33%, dans l’agglomération parisienne, à 36% ou au sein des électorats de Jean-Luc Mélenchon, avec 38%, et de Marine Le Pen, avec un taux estimé à 41%.
On ne compte enfin que 6% des Français dans l’intention de voter pour témoigner de leur soutien au pouvoir.
L’enquête a été réalisée par Internet les 28 et 29 janvier 2020 sur un échantillon de 1000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. L’échantillon a été composé selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes: sexe, âge et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération.
Info BFMTV