L’écologiste et entrepeneur de 49 ans Bruno Bernard a été élu dans un fauteuil jeudi dernier à la Présidence de la Métropole de Lyon à la majorité absolue avec 84 voix en sa faveur sur les 150 conseillers votants. Un président visiblement ému, très mesuré mais bien campé dans sa fonction.
Malgré une très forte abstention, Bruno Bernard est arrivé en tête dimanche soir en gagnant 9 des 14 circonscriptions de la Métropole. « Les Français multiplient les signes de défiance vis-à-vis de la parole politique et de l’action publique. Notre territoire n’a pas été épargné par l’abstention. Avec vous, je veux convaincre. Convaincre les habitants du Grand Lyon que c’est ici que nous améliorons leur vie quotidienne. Que c’est ici que nous construisons leur avenir », a déclaré Bruno Bernard lors de son premier discours de président.
Des solutions et de l’action…
« Les dernières semaines de campagne ont laissé trop la place aux caricatures et pas assez aux projets respectifs ; je n’en garde aucune amertume ni rancune », a-t-il ajouté, promettant désormais des « solutions » et de « l’action ». Il fera face au défi climatique tout en prenant en compte la problématique économique qui n’est en rien incompatible avec l’écologie et qui représente même une opportunité. « La relance de la commande publique, le tourisme et la culture seront des priorités ».
Durant cette première séance Gérard Collomb est apparu triste et abattu suscitant une sorte de compassion. Il a été salué respectueusement par Bruno Bernard qui a déclaré :« Cher Gérard Collomb, c’est vous qui avez eu l’idée de cette Métropole. C’est vous qui en avez fait la plus opérationnelle de nos collectivités. Un formidable outil de décision et d’action territoriale. Durant plus de quarante ans, vous avez servi Lyon… Votre engagement pour notre territoire inspire le plus grand respect, vous êtes et resterez dans l’histoire de Lyon ».
Quelque peu amer Gérard Collomb a rappelé ses doutes envers les écologistes. « Je jugerai sur pièces », a déclaré l’ancien ministre de l’Intérieur, désormais simple conseiller métropolitain et municipal. Après avoir vu Bruno Bernard prendre le fauteuil qu’il a occupé de 2001 à 2017, Gérard Collomb assistera au sacre de Grégory Doucet, qui sera officiellement élu maire de Lyon le 4 juillet après midi.
Paul Brichet
A propos de Bruno Bernard
Habitant de la Métropole de Lyon depuis sa naissance en 1970 à Sainte-Foy-lès-Lyon, Bruno Bernard a grandi à Oullins avant de faire 5 d’études sur le campus de la Doua à Villeurbanne où il obtient un diplôme en mécanique des structures, équivalence d’un diplôme d’ingénieur. Il vit à Villeurbanne 1991.
Il a travaillé 10 ans comme salarié dans le domaine de la décontamination, en bureaux d’étude et en entreprise, avant de créer son entreprise de désamiantage en 2007. Elle emploie 25 salariés aujourd’hui.
En 2002, il décide de s’engager politiquement au sein d’EELV. Responsable local à Villeurbanne puis secrétaire régional, il intègre ensuite la direction nationale du parti écologiste en 2016, en charge des élections et des relations avec les autres partis politiques.
Candidat pour la première fois aux élections municipales de 2008, Bruno Bernard est élu à Villeurbanne et au Grand Lyon pendant 6 ans où il siège à la commission finances. Il est notamment le chef de file du groupe écologiste sur le dossier du Tronçon Ouest Périphérique.
Fort de sa connaissance du territoire et de ses enjeux, il décide de candidater à la présidence de la Métropole de Lyon. Plébiscité par les militants du parti lors de l’Assemblée Générale de désignation de la tête de liste, il est en charge de rassembler l’ensemble des écologistes pour gagner ses élections et mettre l’écologie aux manettes de la métropole.