Gérard Collomb. Mais un baron peut-il renoncer à son fief ?

Ce que doivent savoir les lyonnais sur Gérard Collomb avant l’échéance des élections Municipales et Métropolitaines des 15 et 22 mars prochains.

« De Gérard à Monsieur Collomb, itinéraire d’un baron »,

un film juste et sans concession de Raphaël Ruffier-Fossoul, l’auteur et de Sylvie Perrin, la réalisatrice avec de nombreux témoignages.
Film qui a couté la place de Raphaël Ruffier-Fossoul à Lyon Capitale !

SYNOPSIS. Avant de devenir le tout puissant « baron de Lyon », Monsieur Collomb n’a longtemps été pour les Lyonnais que « Gérard », l’éternel candidat de la gauche aux municipales qui perdait scrutin après scrutin. Sa victoire surprise en 2001 l’a métamorphosé en même temps qu’il est parvenu à changer en profondeur l’image de sa ville, sans pour autant lui apporter la reconnaissance nationale après laquelle il courait. Méprisé par les éléphants du PS, Gérard Collomb a enfin tenu sa revanche avec la victoire d’Emmanuel Macron qui a fait de lui un ministre de l’Intérieur, numéro 2 du gouvernement. Il a pourtant rapidement claqué la porte, comme s’il ne pouvait pas s’éloigner trop longtemps de sa ville, où il se présentera en mars prochain pour la 8e fois. Ses anciens dauphins ont décidé de le défier dans les urnes, estimant qu’il était temps pour Gérard Collomb de passer la main à une nouvelle génération. Mais un baron peut-il renoncer à son fief ?

Avant d’aller aux urnes, prenez le temps de regarder ce film édifiant sur la saga du baron Collomb…

Découvrez les coulisses de la réalisation de ce film

La société marseillaise « 13 Productions » lance l’idée d’une série de quatre documentaires sur le thème des baronnies politiques dans les grandes villes françaises en prologue des prochaines élections municipales sur : Martine Aubry à Lille, Alain Juppé à Bordeaux, Jean-Claude Gaudin à Marseille et Gérard Collomb à Lyon. Tous de jeunes loups !

A Lyon, 13 Productions contacte Raphaël Ruffier-Fossoul du magazine Lyon Capitale pour l’écriture du documentaire lyonnais qui confiera la réalisation de ce film à Sylvie Perrin. Un tandem de choc qui produira le travail en 6 mois alors qu’en général il faut trois fois plus de temps pour réaliser ce type de production. Mais les impératifs du calendrier électoral obligent à presser la réalisation et la diffusion de ce documentaire avant la période de restriction de communication liée au calendrier politique.

Une fois le projet bouclé et financé les diffusions seront programmées sur France 3 et Public Sénat.

Raphaël Ruffier-Fossoul – Journaliste puis rédacteur en chef de Lyon Capitale et du Lanceur depuis presque 20 ans, Raphaël Ruffier-Fossoul a été prié de quitter son poste à quelques semaines d’une échéance cruciale pour notre agglomération, les élections municipales et métropolitaines qui se tiendront les 15 et 22 mars prochains. Cette décision a été prise par l’actionnaire apparemment en raison du documentaire sur Gérard Collomb « De Gérard à Monsieur Collomb, itinéraire d’un baron » : (https://youtu.be/aHf-z6e4ij4) qu’il a réalisé pour France 3 (et dont l’intéressé s’est plaint de la dimension “critique” avant même qu’il ne soit tourné). Cela nous paraît injuste et même regrettable pour la diversité du paysage médiatique lyonnais, qui se voit ainsi privé d’une parole particulièrement libre et indépendante.
Pour en savoir + sur L’Arrière-Cour : https://www.larrierecour.fr/

Sylvie Perrin – Femme indépendante, professionnelle et déterminée, diplômée des Beaux-Arts de Lyon, monteuse, chef monteuse, elle se destinait depuis toujours à l’écriture. Elle commence par le montage et passe à la réalisation en 2013 avec « Parents sous contrat ». Elle vit à Lyon puis à Valence, elle travaille partout où l’emmène ses opportunités et projets professionnels en vélo hollandais ou TGV.

C’est donc à Lyon et chez France 3 qu’elle se consacrera pendant 6 mois à la réalisation de: « De Gérard à Monsieur Collomb, itinéraire d’un baron ». C’était son premier sujet politique, elle en garde un excellent souvenir. Un travail passionnant, intense avec de belles rencontres et cependant la grande frustration de n’avoir pu interviewer Gérard Collomb. Les contacts ont été longs et difficiles avec avancées et reculades. En octobre, lors du Festival Lumière Sylvie Perrin se fend d’une interpellation sauvage du maire lui demandant un entretien pour ce film. A l’arrachée, il lui donne son accord pour une rencontre d’une heure et demi à concrétiser avec son cabinet qui programmera et annulera 2 jours plus tard le rendez-vous.

La collaboratrice du maire Arabelle Chambre-Foa arguant « Nous ne creuserons pas notre propre tombe en participant à ce film à charge sur Gérard Collomb ».

Les dés étaient jetés, le baron Collomb nous fera un refus d’obstacle. Serait-ce les prémisses d’une dégringolade, nous serons fixés le 22 mars, à l’issue du 2e tour des élections Lyonnaises.

De nombreux proches de Gérard Collomb ont également décliné leurs témoignages dans ce film: Jean-Michel Aulas, Yann Cucherat… Quelques uns ont accepté Martine Roure, Yvon Deschamps, ex socialistes, Bruno Bonnell, Roland Bernard, chefs d’entreprises et supporters de longue date.

En 52 minutes, les vingt dernières années politiques de Gérard Collomb seront parfaitement abordées avec un parti pris objectif retraçant le parcours du baron de Lyon. Dans ce film, deux vedettes se partagent l’écran, l’ombre de Gérard Collomb évoquée en images et par des témoins ainsi que la ville de Lyon, allégrement montrée sous toutes ses facettes.

Ce film n’est ni à charge, ni à décharge pour Gérard Collomb. C’est un propos plutôt juste et équilibré qui retrace objectivement les trois mandats du maire et du président de la Métropole avec de belles réalisations, une parfaite connaissance de son sujet et de son amour incontestable pour sa ville. Mais cela montre aussi une homme qui s’isole, se durcit, qui s’arroge le pouvoir de ce territoire et qui ne souhaite visiblement pas le lâcher malgré la limite d’âge.

Chronique complexe des élections lyonnaises de mars 2020.

Au sujet de Collomb, nous assistons à un premier décrochage, celui de la mairie de Lyon, ne pouvant prétendre à un 4^e mandat, législation oblige. Pour pallier à cela, il nomme un nouveau et jeune prétendant, Yann Cucherat qui n’a, apparemment, pas le profil d’un Brutus.

En ce qui concerne la Métropole de Lyon, le baron Collomb revendique une nouvelle et dernière fois, le pouvoir sur ce territoire de 59 communes. Il s’est créé cette instance de grande influence, unique en France, en complicité avec Michel Mercier ex-Président du Conseil Général du Rhône, malmené par les dépassements budgétaires du Musée des Confluences.

Mais à la Métropole, il y un os ou plutôt un Brutus du nom de Kimelfeld qui ne veut pas lâcher le fauteuil offert par Collomb lors de son départ place Beauvau. Notons que David Kimelfeld ne démérite pas, bien au contraire, dans sa mission de Président de la Métropole. Il affiche une vision plus moderne, plus sociale, plus participative et plus ancrée dans les réalités de la transition climatique. Il est également très apprécié des services qui notent une grande différence managériale entre les deux hommes.

A quinze jours du premier tour, les derniers sondages laissent perplexes sur l’issue des résultats pour le clan Collomb avec une excellente position des Verts et des LR tant à la ville qu’à la Métro et des scores en hausse pour les outsiders et dissidents de LREM, Georges Képénékian (Ville) et David Kimelfeld (Métro), anciens alliés de Collomb, qui cependant reste en tête pour la Métropole avec 26 % d’intentions de vote devant Bruno Bernard (EELV) à 20 %.

Ces élections sont très incertaines et laissent à penser que le jeu des alliances sera au centre de la construction d’une majorité et de la prise de pouvoir tant à la ville qu’à la Métropole. Les derniers moments de campagne, voire la dernière semaine et l’entre deux tours seront décisifs.

A propos de 13 PRODUCTIONS
Questionner le monde, enquêter sur ses rouages, souligner les points de fracture et les lignes d’utopie, en partageant la vie d’hommes et de femmes engagés, voilà ce qui stimule l’enthousiasme des équipes de 13 Productions, en produisant des documentaires, des fictions mais aussi en travaillant aux écritures de demain.